LA LUEUR D’ESPOIR DES JEUNES ENTREPRENEURS ET DEMANDEURS D’EMPLOI

La question de l’emploi plane dans toute l’Afrique. Le manque d’emploi ou de l’auto-emploi est une question fréquente à laquelle font face les jeunes africains, en général et les jeunes tchadiens, en particulier. En 2017, le taux de chômage des jeunes tchadiens a atteint 60% selon la Banque Africaine de Développement. En avril 2014, le Tchad adopte la politique nationale de l’emploi et de la formation professionnelle prescrit par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) dont l’objectif est de fixer les orientations et de piloter l’ensemble des programmes et actions concertées en faveur de l’emploi et de la formation professionnelle, afin d’assurer la croissance durable de la production et de contribuer à la lutte contre la pauvreté au Tchad. Outre la mise en application de cette mesure étatique, des initiatives à l’instar de Job Booster Chad apportent leur modeste contribution à la lutte contre le chômage.

C’est quoi Job Booster ?

Job Booster est une initiative d’une organisation non gouvernementale (ONG) néerlandaise nommée Woord en Daad basée aux Pays-Bas.

Implanté dans plusieurs pays d’Afrique dont le Tchad, Burkina Faso, Benin, Ethiopie, Sierra Leone et Afrique du Sud, Job Booster est mise en œuvre au Tchad sous le nom Job Booster Chad. Cette initiative vise à appuyer le développement économique et industriel de l’Afrique en facilitant l’accès des jeunes aux opportunités d’emploi et d’auto-emploi.

            A.   Auto emploi / Entrepreneuriat

Pour des jeunes aspirant à l’entrepreneuriat, ces derniers sont en général soumis à quatre phases de sélection dont la dernière consiste à présenter leurs projets d’entreprise devant un jury constitué d’entrepreneurs expérimentés selon le Project Manager de Job Booster Chad Mr. Hyacinthe NDOLENODJI. Ce dernier continue en soulignant que « Les jeunes sélectionnés après ces 4 phases de sélection sont admis chez des incubateurs, des partenaires de mise en œuvre pour recevoir un accompagnement technique intégré.

L’accompagnement technique que ces jeunes reçoivent comprend deux principales composantes : le « business training » et la composante « life skills » ou compétence personnelle, en Français. 

Sous la composante business training, les jeunes sont formés, par exemple, sur comment créer et bien gérer une entreprise pour la rendre pérenne et rentable. Pendant que ces jeunes sont à l’étape d’idéation et de création, ils reçoivent les business training en groupe. Une fois qu’ils entament la phase d’amorçage de leurs entreprises, ils sont connectés à des business coaches constitués majoritairement d’entrepreneurs tchadiens pour recevoir de coaching et mentorat sur des sujets très spécifiques à leurs projets. Ces coaches font des commentaires critiques sur les plans d’affaires des jeunes entrepreneurs en s’appuyant sur leur propre expérience en tant qu’entrepreneurs. En complément, les business coaches mettent au défi et stimule le jeune entrepreneur à être créatif, innovant et orienté vers le marché pour atteindre une croissance pérenne.

Sous la composante life skills ou compétences personnelles, les jeunes sont formés sur des compétences personnelles telles que la communication, le travail en équipe, le leadership, la capacité d’analyse, pour ne citer que celles-là. Il ne faut pas ignorer un aspect important de cette composante qui est l’inculcation aux jeunes, des valeurs telles que l’honnêteté dans les affaires, le respect de la dignité humaine des (futurs) employés qui seront recrutés par ces jeunes entrepreneurs. En d’autres termes, c’est une préparation des jeunes à être des employeurs qui créent des conditions de travail décent à leurs employés et les traitent de manière digne. Bref tout cet accompagnement a pour but de permettre à la longue aux jeunes de bien gérer leur entreprise.

          B.   L’emploi salarié

Concernant l’emploi salarié, précisons que Job Booster Chad ne cherche pas seulement à connecter les jeunes demandeurs d’emploi talentueux et motivés à n’importe quel type d’emploi. Des opportunités auxquelles il les connecte sont plutôt à des contrats sécurisés ; car des discussion et échanges sont menés, en amont, pour assurer des conditions de travail et de la rémunération de qualité avant de mettre les jeunes à la disposition de leurs potentiels employeurs.

Les critères d’adhésion à job booster Tchad

Quelques critères d’admission sont inscrits dans le programme de Job Booster, il s’agit de :

          a. Auto emploi

  1.   Être de nationalité tchadienne ;
  2. Être âgé de 15 à 35 ans;
  3. Être entrepreneur ou avoir une idée d’entreprise et être disposé à travailler à temps plein dans son entreprise;

         b. Emploi salarié

  1.   Être de nationalité tchadienne ;
  2. Être âgé de 15 à 35 ans;
  3. Avoir une qualification de base pour un emploi;
  4. Être un demandeur d’emploi actif;

Un exemple de projet accompagné par Job Booster Chad

« DER Couture » est une startup spécialisée dans la couture et la mode. Il importe de rappeler que c’est l’histoire d’un jeune couturier hésitant à lancer son atelier de couture craignant les défis dû au manque de clientèle et de sa capacité à créer et gérer son entreprise (que font face ce secteur). Grace à l’appui de Job Booster Chad, le jeune a pu relever ces défis et a finalement ouvert son atelier de couture qui fonctionne de manière autonome. Dorénavant, « DER Couture » a pour son compte deux employés, et forme deux autres jeunes.

L’objectif de Job Booster Chad est ainsi atteint car le jeune a pu s’auto-employer et employer d’autres jeunes grâce à un accompagnement technique. Cet accompagnement de Job Booster Chad dont il a bénéficié lui a permis de créer un argument de vente exceptionnel qui lui a permis de pénétrer le marché de la couture et de la mode, et également de conquérir un segment important de la clientèle.

Job Booster Chad soutient 20 entreprises des jeunes frappées par le coronavirus

Avec l’avènement du coronavirus auquel le monde fait face, Job Booster Chad a appuyé 20 jeunes entrepreneurs dont les activités ont été affectées soit positivement ou négativement par la crise, et dont un soutien technique et financier s’avérait urgent. Afin qu’ils puissent bénéficier de cet appui, un sondage auprès de tous les jeunes entrepreneurs faisant partie du programme a été organisé. « Ce sondage a permis de sélectionner 50 jeunes dont les activités étaient plus affectées » affirme le gestionnaire de projet Monsieur Hyacinthe NDOLENODJI. Tous ces jeunes ont bénéficié des coachings spécialisés sur la manière de naviguer à travers la crise, profiter de la crise pour innover afin de répondre aux besoins du marché qui ont beaucoup changé avec la crise. Parmi ces 50 jeunes, une autre évaluation a été faite pour sélectionner 20 jeunes avec des besoins financiers très urgents et très clairement exprimés afin de leur octroyer des financements à crédit à taux d’intérêt zéro. Ceci pour leur permettre, soit d’adapter leurs activités ou de créer des nouvelles activités qui sont jugées plus porteuses pendant la crise. Cet appui financier et technique a permis à plus de 90% des jeunes de traverser les périodes les plus dures de la crise et de continuer à exercer jusqu’à présent.