Considéré comme le berceau de l’humanité, le continent Africain couvre 6 % de la surface de la Terre et 20 % de la surface des terres émergées. Riche d’une superficie de 30 415 873 km2 avec les îles, l’Afrique est aussi le deuxième continent le plus peuplé après l'Asie et représente 17,2 % de la population mondiale en 2020. C’est un continent bordé par la mer Méditerranée au nord, le canal de Suez et la mer Rouge au nord-est, l’océan Indien au sud-est et l’océan Atlantique à l’ouest. Outre cette manne géographique, l’Afrique compte à la fois en son actif des pays à faible revenu, à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et de la tranche supérieure, ainsi que des pays à revenu élevé.

Forte de sa diversité et de ses ressources humaines et naturelles, la région dispose d’atouts considérables pour parvenir à générer une croissance inclusive d’où cette aubaine pour des investissements rentables. Et, s’il est vrai que les incertitudes liées aux différents risques (politiques, climatiques, volatilité des devises, obstacles culturels…) et que le choc causé par la pandémie de COVID-19 ont un grave impact économique sur l’Afrique, le risque africain est un bon risque ! En effet, le risque et le profit sont des frères siamois : les investissements à risque élevé sont souvent associés à des bénéfices plus importants. Aussi, comme le constate la Banque Mondiale, les pays africains ont su mettre la crise liée à la pandémie de COVID19 à profit pour promouvoir des réformes structurelles et macroéconomiques, bien que difficiles, susceptibles d’ouvrir la voie à une croissance inclusive plus soutenue à long terme.

Comme nous l’avons susmentionné, les perspectives d’investissements en Afrique sont importantes et cinq (5) raisons peuvent mieux le démontrer.

1. L’Afrique, une région des plus rentables au monde

En dépit des apparences, le continent africain connait le meilleur des rendements des investissements comparé notamment à l’Asie ou l’Amérique latine. En effet, un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement indique qu’entre 2006 et 2011, l’Afrique a enregistré le taux le plus élevé de rendement des investissements directs étrangers, soit 14 %, à comparer aux taux de 9,1 % en Asie, 8,9 % dans la région Amérique latine et Caraïbes. 

Le taux à l’échelle mondiale est de 7,1 %. Aussi, les exemples d’entreprises qui réalisent des bénéfices fructueux en Afrique sont nombreux. En 2017, par exemple, la SONATRACH a enregistré, pour ses seules activités pétrolières et gazières, un chiffre d’affaires de 33,2 milliards de dollars EU ; le groupe MTN a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 10 milliards de dollars ; et le groupe DANGOTE a quant à lui affiché 4,1 milliards de dollars EU au compteur. Selon des données conjointement produites par Ernst & Young et l’AVCA, en 2016 et 2017, le rendement de ces activités, présenté en valeur relative, a été supérieur de 76 % à celui de la référence des investissements boursiers en Afrique, qu’est le MSCI EMERGING MARKETS INVESTABLE MARKETS INDEX.

Divers facteurs rendent les perspectives de rentabilité de l’Afrique plus radieuses et font qu’il est impératif pour les entreprises européennes, nord-américaines, asiatiques et latino-américaines d’investir sur le continent et de contribuer ainsi à son progrès socioéconomique.

  2. Des perspectives de croissances prometteuses et évolutives

Forte de sa diversité et de ses ressources humaines et naturelles, le continent africain dispose d’atouts considérables pour parvenir à générer une croissance inclusive et mettre fin à la pauvreté. Comme le souligne la Banque Mondiale, avec un marché de 1,2 milliard d’individus et la création de la plus grande zone de libre-échange au monde, le continent s’engage dans une voie de développement radicalement nouvelle qui saura exploiter le potentiel que représentent sa population et ses ressources.

 

    3. Une population jeune, une main-d’œuvre abondante

L’Afrique est devenue un marché prometteur pour les investisseurs en raison de sa démographie. En effet, en 2050, selon le scénario moyen des projections de la division de la population des Nations Unies, il y aura sur terre 10 milliards d’habitants, dont 2,4 en Afrique. En 2100, le continent africain devrait abriter 4,4 milliards de personnes, soit près de 40 % de la population mondiale.

Avec cette population, en majorité jeune, se pointe à l’horizon une multitude d’opportunités connue sous la dénomination de « dividende démographique ». Cette notion est définie comme le surplus de la croissance économique résultant de la supériorité en nombre des personnes actives sur les personnes ne travaillant pas. La jeunesse de la population contribue en effet à l’abondance de main-d’œuvre, qui représente l’un des potentiels les plus importants pour une industrialisation à forte intensité de main-d’œuvre. D’après la Harvard Business REVIEW, l’Afrique devrait capter la majeure partie des 85 à 100 millions d’emplois manufacturiers à faible coût et à forte intensité de main-d’œuvre que la Chine perdrait d’ici 2030. L’Afrique pourrait ainsi, grâce à sa démographie, suivre l’exemple chinois du 20è siècle.

Le continent constitue donc une source de main-d’œuvre considérable pour faire tourner son économie. En suivant des formations adéquates, ces jeunes constituent un potentiel énorme pour les investisseurs qui n’auront plus à importer de la main-d’œuvre, mais pourront donner du travail à la population locale et faire ainsi face à la crise migratoire.

Aussi, six des 12 pays à plus forte croissance sur la planète se trouvent en Afrique (Éthiopie, Côte d’Ivoire, Mozambique, Tanzanie, République démocratique du Congo et Rwanda). Qui plus est, selon le FMI, entre 2018 et 2023, les perspectives de croissance de l’Afrique seront des plus intéressantes au monde. La bonne nouvelle est que les secteurs où les entreprises étrangères pourraient avoir un avantage comparatif, notamment la banque, les télécommunications et les infrastructures, font partie des moteurs de la croissance économique actuelle de l’Afrique, ce qui ouvre des possibilités d’investissement manifestes pour ces entreprises.

      4. Des ressources naturelles en abondance et quasi inexploitées

Outre la composante démographique, l’importance des ressources naturelles, celle des terres cultivables et de l’ensoleillement sont également des atouts spécifiques du continent africain. es importantes réserves africaines de ressources naturelles font espérer un avenir prometteur pour le développement des chaînes de valeur. 

 

Les secteurs de l’agriculture et des industries extractives constituent la clé de voûte des chaînes de valeur nationales, régionales et mondiales. L’Afrique abrite 60 % des terres arables non cultivées dans le monde. En 2015, le continent a produit 13 % du pétrole mondial, contre 9 % en 1998. La croissance de la production de pétrole et de gaz naturel entre 1980 et 2012 a observé une tendance remarquable : la production de pétrole est passée de 53,4 milliards de barils à 130,3 milliards de barils ; et celle de gaz naturel de six billions de mètres cubes en 1980 à 14,5 billions de mètres cubes en 2012. En fin 2012, l’Afrique contrôlait également 53,9 % des ressources mondiales en diamants. En 2017, la République démocratique du Congo représentait à elle seule 58 % du cobalt mondial (une matière utilisée dans la production de composants électroniques) tandis qu’en 2016 l’Afrique du Sud s’arrogeait 69,6 % de la production mondiale de platine (utilisé dans la fabrication de convertisseurs catalytiques et d’autres produits). Le fait d’investir activement dans la valorisation de ces produits, entre autres activités extractives, déterminera les activités économiques mondiales des cinq prochaines décennies.

    5. L ’Afrique, un continent en perpétuelle mutation

Les évolutions internes dans les différents pays donnent du crédit à l’idée que le programme de transformation économique de l’Afrique est effectivement en marche. Une plus grande prudence macroéconomique et l’amélioration de la gouvernance globale sont quelques-unes de ces évolutions. À titre d’exemple, l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine 2017 montre que l’indice global de gouvernance de l’Afrique s’est amélioré au rythme annuel de 1,4 % depuis 2007, soit une progression de plus de 5 % dans au moins 12 pays (notamment la Côte d’Ivoire, la Tunisie, le Rwanda et l’Éthiopie). Ces avancées contribuent à atténuer l’idée que de nombreux investisseurs se font du risque sur le continent.

La réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) en Afrique offre des possibilités d’investissement aux entreprises étrangères. Les bons exemples ne manquent pas : la technologie des moustiquaires de Sumitomo Chemical aide à lutter contre le paludisme ; la technologie de désalinisation de l’eau de mer de Sonatrach, JGC et Hitachi accélère l’accès à l’eau potable ; et l’assurance fondée sur des indices météorologiques de Commodity Risk Management Group et Sompo Japan Niponkoa contribue à atténuer les effets du changement climatique. En Afrique, chaque ODD offre des solutions commerciales et des possibilités d’investissement aux entreprises étrangères.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) œuvre avec les gouvernements africains et les acteurs du secteur privé à l’élimination des risques et à l’amélioration du climat d’investissement sur le continent. Certains des efforts déployés par le PNUD portent sur l’élaboration de stratégies et la mise en place de pôles d’activité industriels, la promotion de zones économiques spéciales, l’élargissement de l’accès à l’énergie, la mobilisation et la sensibilisation en faveur du développement des chaînes de valeur dans les pays, et l’appui à la promotion des investissements par le biais de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique.

 

 

Sources :

       AODELE ODUSOLA, ‘‘Investir en Afrique : une bonne affaire et une stratégie d’entreprise viable’’, AFRICA RENOUVEAU ;

       DOMINIQUE BEUDIN, Investir en Afrique : opportunités et nécessité, ENSAE Alumni

       Banque Mondiale